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De nombreux réfugiés préfèrent ainsi poursuivre leur route pour rejoindre le Royaume-Uni: après une étape à Paris, ils remontent vers Calais où ils tentent de traverser la Manche. C'est la dernière étape dangereuse: certains s'accrochent aux camions où se cachent parmi les marchandises, d'autres tentent même de traverser à pied l'Eurotunnel, mettant leur vie en danger.


"Le camion est plus cher mais moins dangereux que le train, j'ai payé 1000€", explique un migrant à RMC.
 
Mais nombreux sont ceux qui restent coincés, plus ou moins longtemps, dans les bidonvilles qui entourent la ville de Calais. Sur place, la situation est jugée intenable, tant par les habitants que par les associations qui viennent en aide aux migrants. Quant à ceux qui parviennent à déjouer la surveillance française et à s'engouffrer dans le tunnel, ils mettent leur vie en danger, et ont créé cet été de nombreux incidents entre la France et le Royaume-Uni.


Un accord a finalement été trouvé entre les deux pays, fin août, afin que le Royaume-Uni contribue davantage à la gestion des migrants. Cet accord prévoit notamment que le gouvernement britannique investisse 10 millions d'euros sur deux ans pour la prise en charge des migrants de Calais, ainsi qu'un centre de commandement et de contrôle commun à Folkestone (Royaume-Uni).

Il s'agit de "trouver et démanteler les membres du crime organisé qui tentent de faire passer en contrebande des migrants vers le nord de la France et à travers la Manche", selon la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May. A Calais, les réseaux de passeurs, bien implantés et agissant sans discrétion particulière, se sont multipliés ces derniers mois. À quelques pas de l’autoroute, les migrants n’ont plus qu’à rejoindre des chauffeurs complices pour se rendre au Royaume-Uni ou en Belgique.

Pour aider l’Allemagne à faire face à l’afflux de réfugiés sur son territoire, la France s'est engagée à en accueillir une partie. Des centres d’accueil d’urgence ont déjà été installés sur le territoire, comme à Cergy, dans le Val d’Oise, où plus de 200 réfugiés sont arrivés les 10 et 11 septembre. Pour tous, c’est la fin d’un périple long et éprouvant. A Cergy, les réfugiés sont enfin installés dans un lieu sûr, loin de la guerre.

 

Sur place, la solidarité s’organise. Les riverains ont apporté des vêtements et des jouets pour les enfants. Et l’apprentissage du français commence.

Pas si séduisante

24.000 réfugiés accueillis en France sur les deux prochaines années

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Mais la France n'est pas le premier choix des migrants, plutôt une zone de transit, en attendant de rejoindre l'Allemagne ou le Royaume-Uni, comme l'ont récemment souligné des articles du New York Times et du Monde.


" Un fait blessant a été largement passé sous silence par les politiciens: les migrants votent avec leurs pieds, et ils ne choisissent pas la France, écrit ainsi le New York Times. La fierté nationale permet à peine d'en prendre connaissance, mais des dizaines de milliers de Syriens et d'Irakiens affluent pourtant vers l'Allemagne, tandis qu'en comparaison, seule une poignée de migrants s'achemine vers [la France]. Les migrants s'entassant dans des trains en Hongrie crient: 'Allemagne! Allemagne!' et non 'France, France'. "


Cap vers l'Allemagne

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Des camps sous les métros parisiens. D'autres migrants restent à Paris, où des camps ont été installés, notamment dans les 13e et 19e arrondissements. Mais le manque de places d’hébergement poussent les réfugiés à bivouaquer sur place, dans des campements de fortune, comme celui de La Chapelle et d’Austerlitz.

 

Mais la question divise. Alors que François Hollande a annoncé que 24.000 réfugiés seraient accueillis en France ces deux prochaines années, les maires des communes -en première ligne pour gérer cet accueil- ne sont pas tous d’accord. Pour les aider, et les décider, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a promis que les communes qui mettraient en place des dispositifs d'hébergement pour les réfugiés recevraient "1.000 euros par place" supplémentaire créée d'ici 2017.

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Les migrants crient "Allemagne! Allemagne!" et non France! France!"

"Le camion est plus cher mais moins dangereux que le train, j'ai payé 1000€"

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1

La voie maritime



Coût

variable mais cher (1.600 à 3.200 € selon l’embarcation + 1.000 €

par enfant)


Durée

quelques heures


Risque

élévé

2

La voie terrestre



Coût

800 euros pour monter dans un conteneur de camion entre la Turquie et l'Autriche


Durée

1 à 3 semaines


Risque

moyen à élevé

3

La voie du Nord



Coût

variable mais cher (1.600 à 3200 euros  selon l’embarcation + 1.000 euros par enfant)


Durée

quelques heures

Risque

modéré

les autres voies

les autres voies

Sandrine Cochard

journaliste

Pierre Vécile, Alec Agratina

infographie

Alec Agratina

direction artistique

vidéos BFM TV

Ivan Valerio, Julien Mielcarek

rédaction en chef

un dossier

avec Racontr.

Ani Basar, Guillaume Couderc, Quentin Baulier, Julie Guillot, Jean Maurice Prin, Fabien Crombé, Timothée Le Blanc, Céline Pitelet, Antoine Heulard et Fanny Morel