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Après le soulagement de l’arrivée, l’attente.

pour traverser la Grèce et la Macédoine, du vélo au taxi collectif... mais la plupart des migrants parcourent cette distance à pied.

Tous les moyens sont bons

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​Il faut encore attendre plusieurs jours avant de pouvoir quitter Kos ou Lesbos, rejoindre Athènes en ferry et rallier la Hongrie via la Macédoine ou la Serbie et de prendre un bus vers la Macédoine ou la Serbie, au nord.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime que près de 515.000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis le début de l'année, et évalue à 2.980 le nombre de morts et de disparus.

L'un d'entre eux a particulièrement ému l'opinion publique, début septembre. Il s'agit d'Aylan, ce jeune garçon de trois ans retrouvé mort noyé sur une plage turque, et dont la photo a fait le tour du monde, devenant en quelques heures le symbole du drame des migrants.

D'autres n'ont pas eu cette chance

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Mohamed, son épouse et leurs deux enfants

Ils sont Irakiens. En sortant du bateau trempés et transis de froid, ils réalisent à peine qu’ils ont survécu à cette dangereuse traversée de deux heures. Ils avaient payé le prix fort (plusieurs milliers d’euros) pour prendre un bateau solide, plus sûr, mais au dernier moment, les passeurs ne leur ont pas laissé le choix et la famille a dû embarquer sur un bateau gonflable, sur une mer déchaînée. 

Chaque jour, au petit matin, des zodiacs accostent sur Kos ou Lesbos, ces petites îles grecques situées à une poignée de kilomètres de la Turquie devenues les nouvelles portes d'entrée pour les migrants en Europe.
Les plages sont jonchées de gilets de sauvetage abandonnés et de canots pneumatiques crevés, témoignages des accostages passés.

Chaque jour, au petit matin,

De longues heures d’angoisse...

De longues heures d’angoisse commencent alors, à mesure que la nuit tombe, dans le bruit assourdissant du moteur, les bribes de prières pour se rassurer, les pleurs des enfants, la fumée et l’odeur du mazout qui prennent à la gorge et piquent les yeux. Pour certains passagers, le mal de mer vient s’ajouter au calvaire.

Les réfugiés avec des enfants...

Les réfugiés qui portent des enfants sont les premiers à passer. Des enfants, des bébés, des nourrissons de quelques semaines, parfois quelques jours, sont installés. Puis la chaloupe est remplie au maximum, avec des dizaines de réfugiés. Un simple passager est ensuite nommé capitaine par les passeurs, qui lui montrent comment tenir la barre, avant de s’éclipser.

“On a payé 1.200 dollars, seulement pour la traversée. ”

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On a payé 1.200 dollars, seulement pour la traversée. On a gonflé nous-mêmes le bateau pneumatique à l'aide de pompes manuelles et électriques. On avait peur parce qu'on avait entendu dire qu'il y avait eu de nombreux accidents avec ce genre de bateau. On a installé le moteur. Et on l'a mis à l'eau”, raconte ainsi Mohamad Nour à L’Obs.

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La traversée

se fait de nuit pour éviter

les garde-côtes

Il est temps de serpenter vers la plage en file indienne alors qu’arrive l’embarcation dans laquelle il faudra se presser et s’entasser pour parcourir les quelques kilomètres pour rejoindre l’île de Kos. Ceux qui ont payé le prix fort peuvent espérer une chaloupe, les autres devront faire avec un zodiac pneumatique, plus fragile.

Après 24h cachés le long de la côte turque, les passeurs donnent enfin le signal, un soir.

De Bodrum vers la Grèce

la turquie

point de départ vers l'Europe

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En Turquie, Bodrum est le point de départ de ceux qui cherchent à gagner la Grèce par bateau. La traversée est courte -à peine 25 km-, mais dangereuse: les candidats à l'exil s'entassent sur des bateaux de fortune trop légers ou en mauvais état. Et la traversée se fait de nuit, pour éviter les gardes-côtes.


“Si les migrants veulent faire la traversée à bord d’embarcations gonflables, ça leur coûte 1.600 euros. Le voyage à bord d’un bateau de pêche coûte 2.400 euros, et à bord de bateaux de croisière 3.200 euros. Pour ces derniers, les passeurs emmènent les migrants dans des petits bateaux  jusqu’à la limite des eaux territoriales grecques et là, ils font monter les réfugiés avec la complicité de membres de l’équipage”, confiait un passeur à France 24, en novembre 2014.