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Passer la Macédoine

“ On a passé trois jours sans manger ”


Un chemin long et difficile

étape 1

Au nouveau centre de transit des migrants, des trains rouillés et couverts de graffitis sont affrétés en direction de la Serbie, l'étape suivante de ce long périple. Pour embarquer dans ces convois surchargés, c'est une lutte terrible qui s'engage.


Les gens s'entassent partout où ils le peuvent: dans les couloirs, sur les plateformes... Personnes âgées, enceintes, mutilés de guerre ou enfants sont logés à la même enseigne. Le trajet dure 4 heures jusqu'à la frontière serbe.

La route des

Balkans

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“Un film d'horreur... ”

C'est un itinéraire extrêmement dangereux et pourtant, la "route des Balkans" est la voie la plus empruntée par les migrants pour venir demander asile en Europe occidentale.


Ce chemin prend au moins une semaine d’efforts pour les plus rapides, et peut s'éterniser plusieurs semaines en cas d'embûches.

“Au début, on ne voulait pas partir. Mais un jour, on était sur la route avec ma femme et on s’est fait tirer dessus, deux fois. Par qui, pourquoi? On ne sait pas, explique à BFMTV Tarek, originaire de Homs, en Syrie. Il y a eu des impacts sur la voitures, alors j’ai dit à ma femme: ‘il faut quitter le pays’.”


Partis de Turquie, Tarek et sa femme sont sur la route depuis trois semaines, dans des conditions très dures. “Pendant deux jours, je n’avais presque plus de vêtement. Et on a passé trois jours sans manger. Ce sont des gens qui ont nourri nos enfants, et on a dû ramasser des vêtement dans la rue”, explique sa femme Aya.

La Serbie, étape administrative

étape 2

Il faut maintenant marcher pour passer la frontière avec la Serbie, marquée par une simple borne. Une fois déposées par le train à la frontière serbe, les familles ont accès à un centre de réception serbe à Miratovac, situé à deux kilomètres, pour s'enregistrer auprès des autorités serbes. De là, la plupart doivent encore marcher pour enfin arriver au camp de réfugiés de Presevo, situé une quinzaine de kilomètres à l'intérieur du pays. Là, ils pourront prendre du repos et envisager la suite de leur longue marche vers l'Europe.



Six à onze heures de trajet en bus



A Presevo, il faut attendre son tour pour monter dans l'un des bus qui assure la liaison avec la capitale, Belgrade. Ceux qui peuvent partir affrontent six à onze heures de trajet, en fonction des complications administratives et les contrôles de police.


Certains ont obtenu, à l'enregistrement, un permis de séjour de 72 heures dans le pays, qui doit leur permettre de circuler et de dormir à l'hôtel s'ils arrivent à trouver une place.


"Dans les montagnes en Grèce, on a marché pendant huit heures sans eau, sans nourriture, confie Firas Ibrahim à BFMTV. Dans mon groupe, une femme âgée est morte.”

“ On a marché pendant 8h dans les montagnes, sans eau, sans nourriture ”

La Hongrie n’est plus qu’à quelques centaines de mètres.


Mais c’est justement là que surviennent de nouvelles difficultés, le pays ayant décidé de fermer sa frontière et n’hésitant pas à recourir à la force pour empêcher les migrants de passer.



Certains décrivent un “film d’horreur”



"On a essayé une première fois de passer la frontière serbo-hongroise avec un passeur dans la nuit. On était 20. C'était un film d'horreur, on était dans le noir total, on ne savait pas où on allait, on ne savait pas si on pouvait faire confiance aux passeurs", explique Mohamad Nour, réfugié syrien de 26 ans arrivé depuis en France, à L’Obs.


"Il y avait une très grande présence policière au niveau du mur. Tout à coup, l'armée serbe a débarqué. Ils nous ont embarqués en voiture au poste de police. Ils nous ont dit : 'On vous ramène en Macédoine'. Ils ont séparé les familles des célibataires."


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“On était dans le noir total, on ne savait pas où on allait, on ne savait pas si on pouvait faire confiance aux passeurs ”